Le levier et la roue

J’ai un ami (c’est pas moi, je le jure) qui explique ainsi pourquoi il n’aide pas les autres à déménager:

Un jour, l’homme a découvert un principe fantastique: le levier. Fait que moi, je force pas.

Quand je vois des gens courir, je pense toujours à cette autre fabuleuse invention humaine: la roue. Se déplacer à pied, on devrait réserver ça pour quand on n’est pas pressé. S’il faut aller vite, prenons un vélo. C’est le moyen de transport qui offre le meilleur rapport entre la dépense d’énergie et la distance parcourue. La preuve: moi-même, qui suis loin d’être en forme, peux battre le meilleur coureur au monde sur la distance d’un marathon, tant qu’on me laisse utiliser mon vélo, qui vaut lui-même moins cher que les souliers portés par le marathonien. Et je pourrai repartir sans problème, alors que le coureur sera au bout de ses forces et aura mal partout. La course, c’est violent pour le corps.

Marathon de Montréal 2009

Ce matin, les marathoniens passaient à côté de chez moi. Je les ai regardés un peu. Mais j’étais incapable de les applaudir. Je n’ai pas vu un seul sourire. Tout ce que j’ai vu, c’est de la souffrance. Comme je suis un peu masochiste moi-même, je peux comprendre. Compatir, même. (Vous auriez dû me voir grimacer en les regardant.) Mais admirer? Applaudir? Franchement, non.

3 commentaires sur “Le levier et la roue

  1. Incapable d’applaudir ?

    Je te trouve dur Alex. L’idée quand tu cours, n’est pas de te rendre du point A au point B. L’idée est de pousser ta machine le plus loin possible pour voir ce que tu as dans le ventre. Tu pourrais dire la même chose d’un cycliste si tu possédais un scooter ou une moto.

    Il existe une multitude de sports qui coûtent plus ou moins cher à pratiquer. La course est le sport le plus accessible de tous. C’est une discipline très pure compte tenu du fait qu’aucune technologie ne te donne un avantage sur ton compétiteur… c’est très noble comme combat.

    Moi, j’ai applaudi.
    J’ai même pleuré.

  2. @Q : J’aime beaucoup l’analogie « technologie vs vieille façon », « brain vs body ». Quoique, levier ou pas levier, tu as toujours besoin de chumie lors d’un déménagement (ne serait-ce que pour manipuler le levier). Moi aussi, je te trouve dur envers les marathoniens mais j’aime ça.

  3. Bonjour,

    Comme vous, je n’ai pas d’admiration pour les marathoniens. Par contre, j’admire ceux qui réalisent leurs rêves.

    Il faudrait pouvoir se mettre à la place des gens pour les comprendre et se permettre de les juger. Et malheureusement, c’est quelque chose de très difficile à réaliser. Mais ce n’est qu’en faisant cela que vous pourrez réellement éprouver de la compassion.

    En d’autres termes, lorsque les marathoniens repasseront près de chez vous, essayer de voir leur course avec leur yeux, leurs valeurs et leurs croyances et non avec les vôtres. Vous verrez alors peut-être que ces personnes sont heureuses, que leur sourire est intérieur et qu’aucune compassion n’est nécessaire.

    Philippe Eloard

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