Vous avez peut-être remarqué que nos forces policières montréalaises ne portent plus l’uniforme réglementaire. Il y a quelques semaines, je marchais avec un ami qui revenait d’un long voyage et qui s’interrogeait sur la question. On assumait que c’était un moyen de pression, mais je n’en savais pas plus que lui. Alors on a décidé de s’informer à la source. On s’approche d’un constable en patrouille et pantalon camouflage. On peut à peine ouvrir la bouche qu’il nous revire de bord: « Désolé les gars, on est occupés. »
Bon. OK d’abord.
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Tantôt j’attendais mon trio shawarma quand je vois un char de police qui s’arrête en face du resto. En sort une policière qui entre chez Sara, portant fièrement elle aussi des pantalons camouflage.
Une fois qu’elle est rentrée, je m’aperçois qu’elle est vraiment cute, crisse. Alors je lui demande pour les pantalons. Elle m’explique que c’est parce qu’ils sont sans contrat de travail depuis 2007. Je continue le small talk en lui demandant si c’est une consigne d’y aller pour le camouflage ou si elle pourrait choisir autre chose, mais je pense qu’elle n’a pas compris ma question parce qu’elle me dit que ça finit toujours avec les pantalons les moyens de pression. Je dis: « Donc vous avez tous une couple de pantalons d’armée que vous gardez prêts pour le temps des revendications? » Et elle sourit poliment en ne sachant pas trop quoi répondre.
Soit je la gêne soit elle me trouve épais. Peut-être un peu des deux. Ça se fait-tu demander à une police: « Quand est-ce que tu finis ton shift? » Alors je la remercie pour ses réponses et je vais payer. Quand je me retourne pour aller m’asseoir avec mon cabaret, nos regards se croisent et elle me fait un signe de tête, celui du policier en devoir communautaire.