Je traverse le parc Lafontaine à pied. Entre les terrains de pétanque et la patinoire de hockey en devenir, je croise deux adolescents. L’un deux jongle avec trois balles de tennis. L’autre se promène avec un cône de circulation (qu’il vient de dénicher, vraisemblablement) et cherche à le faire tenir à l’envers. Il finit par le coincer entre le banc et le plateau d’une table à pique-nique et semble satisfait. Il crie quelque chose à son ami, qui s’approche un peu. Il s’arrête à une quinzaine de mètres du cône, puis demande:
– On fait quoi, premier rendu à cinq?
– Es-tu malade? Premier rendu à un!
Il lance sa première balle, qui bondit trois ou quatre fois avant de s’arrêter un peu avant le cône.
– On a tu le droit aux bonds?
– Mettons que si tu l’as sans bond tu fais trois points. Avec des bonds, un point.
D’abord je souris de la contradiction. Le type qui suggérait « Premier rendu à un! » est le même qui suggère qu’un lancer vaille trois points. Quelle utilité? Mais surtout, cette scène m’émeut. Inventer un jeu avec les objets qu’on a sous la main, c’est une des grandes beautés de l’enfance. Ces ados ont gardé leurs cœurs d’enfant.
:-)
C’est de plus très important de nous partager cette scène, ramenant une vague d’espoir en la jeunesse dans nos coeurs! lolll
Pour ma part, j’étais subjuguée de voir un ado ramasser un papier errant sur le trottoir et le jeter dans une poubelle 2 mètres plus loin…
Y’a encore du beau dans ce monde!
Oui oui!
Encore!
Je suis passé dans le parc, hier. Et j’ai vu le cône (en tout cas, ce qui pourrait être le cône dont tu parles.)