La corde brisée

Il est passé minuit. Je suis encore au bureau.

J’ai un dernier truc à finir, et ça fait un bon six heures que j’avance par courtes bribes entrecoupées de beaucoup de perte de temps: un peu de Facebook, pas mal de hockey sur table, un post qui me rend un peu triste, suivi d’une écoute à répétition de Here de Pavement, la toune officielle des peines d’amour. Des larmes pendant quelques minutes. Aussi, une longue conversation par écrit avec une amie, à propos des moves que je devrais faire ou pas dans mes lamentables histoires de coeur (qu’il faut dire vite: c’r).

Puis on raccroche, et j’ai besoin d’une autre distraction, alors je vais chercher ma guitare, et je commence à gratter. (Le bureau sert aussi de studio maison.) Les accords de « Girl » des Beatles, qu’on joue souvent. Mon chanteur n’est pas là, alors je chante moi-même, comme je le peux. Et comme toujours quand je joue cette toune, je pense à elle.

Alors je décide de l’enregistrer, avec moi à la voix, aussi mauvais que ça puisse l’être. Si c’est pas trop pire, je lui donnerai en cadeau. Je me lève pour aller plugger le studio (ça aussi, faut le dire vite: un Mac, un micro, une petite console), sans arrêter de gratter. Et ping! Une corde pète.

Ça surprend toujours. Et ça coupe un élan créatif, parce que c’est long, remplacer des cordes de guitare. Et le plus souvent, je ne dispose même pas de cordes de rechange.

Mais là, c’est encore pire. Je reste immobile un bon cinq minutes. Woah, dit mon Keanu intérieur. C’est un signe, c’est certain. Mais quel signe? Qu’il est l’heure d’aller me coucher, ou que je dois oublier cette fille?

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