Tout à l’heure au Kouign Amann j’ai acheté le dernier croissant aux amandes de la journée. Comme la gentille et jolie préposée allait le chercher dans l’armoire, une femme entre, se dirige vers l’armoire aussi, et regarde ma gâterie se faire emballer et laisser un grand vide. Son regard alterne entre l’employée et moi, comme si en nous regardant intensément tous les deux, un nouveau croissant apparaîtra.
Une pensée m’effleure, une envie, un réflexe de galanterie. Et si je lui donnais mon croissant? Mais je me retiens, et je suis fier de moi. C’est un tout petit geste d’affirmation, mais j’ai besoin de poser ces gestes plus souvent. Après tout, j’étais là avant elle.
Évidemment, elle n’était ni grande ni brune, sinon c’aurait été une autre histoire.
Un croissant dans un estomac vide, ça vaut mieux qu’un lit sans brune dedans…